Conscience du Réel — Sylvain Lebel
Conscience du Réel
Version originale française.
Le passage du visible à l’invisible — Gravure cosmique symbolique
Résumé : Le passage du visible à l’invisible — Gravure cosmique symbolique.
Introduction
D'où vient le monde ?
D'où vient la conscience ?
Quelque chose change. C’est peut-être la seule certitude dont nous faisons tous l’expérience — avant toute explication, toute croyance, toute théorie. Le monde bouge, se transforme, et nous en sommes les témoins directs. Cette perception du changement, si simple soit-elle, est notre premier contact avec le réel. C’est à partir d’elle que s’ouvre ici un chemin de compréhension.
Ce texte part de cette expérience minimale pour explorer une idée audacieuse : que l’ensemble des phénomènes — l’espace, le temps, la matière, la pensée, la conscience — pourrait émerger d’une seule dynamique fondamentale. Sans recourir à des postulats religieux ni à des cadres théoriques préexistants, il s’agit d’interroger ce que cette première sensation de mouvement implique, si on la pousse jusqu’au bout de ses conséquences.
À travers une progression logique, imagée et rigoureuse, cette proposition esquisse une vision d’ensemble du réel : une manière de relier ce que la science, la philosophie et l’expérience humaine décrivent souvent séparément. L’objectif n’est pas de poser un nouveau dogme, mais d’éprouver une hypothèse : si le réel procède d’un principe unique, peut-on, en partant du plus simple, faire émerger le plus complexe ?
Méthodologie
Notre seul lien avec la réalité réside dans nos perceptions. Mais comme celles-ci sont fréquemment trompeuses — sujettes à l'illusion, au mirage, à l'erreur sensorielle comme à l'interprétation biaisée — il serait imprudent de s'y fier entièrement pour atteindre la vérité.
Il existe pourtant une perception dont nous ne pouvons absolument pas douter : celle de percevoir quelque chose de changeant plutôt que rien. Cette certitude minimale — l'irréfutabilité du changement perçu — constitue notre point d'ancrage. Même si tout ce que nous percevons pouvait être illusion, le fait de percevoir une altération, un mouvement, un devenir, ne peut, lui, être nié.
Qu'est-ce qui existe réellement ? Est-ce l'espace-temps, les particules et les forces décrites par la physique moderne ? Ou bien serait-ce plutôt ce qui leur procure existence, cohérence et propriétés ? Autrement dit : leur substance.
Dans le langage courant, ces questions sont souvent écartées ou ridiculisées — considérées comme des incursions naïves dans le domaine du " Grand Inconnaissable ", qu'on l'appelle Dieu, Principe premier, ou Substance absolue. Pourtant, ces questions demeurent légitimes pour quiconque cherche à penser rigoureusement le fondement de ce qui est.
Désignant tout ce qui existe en soi, je nomme CELA cette substance du réel. Ce nom est volontairement neutre, accessible, et sans connotation religieuse ni scientifique préétablie.
L'approche proposée ici se déroulera en deux temps :
- À partir de la certitude minimale — percevoir du changement — déduire les attributs que cette substance doit nécessairement posséder pour que cette perception soit possible. Autrement dit, reconstruire progressivement une ontologie minimale à partir de cette unique certitude.
- Imaginer ensuite cette substance dans son état le plus simple, le plus élémentaire possible. Puis, en fonction de ses attributs, la laisser se complexifier, afin d’observer si cette complexification peut engendrer, expliquer et structurer notre réalité observable : l’espace, le temps, la matière, les forces, la vie et la conscience.
L’objectif n’est pas de valider une théorie préétablie, mais d’éprouver la cohérence et la fécondité d’un principe unique. Si la complexification progressive de CELA parvient à rendre compte, sans contradiction, de la diversité des phénomènes, alors le modèle gagne en crédibilité. C’est dans ce sens que cette démarche se veut à la fois rigoureuse, exploratoire et unificatrice : un espace où science, expérience intérieure et réflexion philosophique peuvent véritablement dialoguer.
Statut et portée de la démarche.
Cette reconstruction ontologique n’est issue d’aucun système métaphysique antérieur. Elle ne procède ni d’Aristote, ni de Spinoza, ni de Whitehead, bien que certaines convergences puissent apparaître a posteriori. Son point de départ est strictement phénoménologique : percevoir du changement. Les attributs qui en résultent doivent donc être compris non comme des emprunts à des doctrines, mais comme les exigences minimales de la cohérence du réel perçu. On notera seulement une parenté lointaine avec certains aspects du monisme processuel, dont l’esprit rejoint partiellement la présente démarche, sans l’avoir inspirée directement.
Le cadre présenté ici n’est pas une théorie physique au sens expérimental, mais un modèle heuristique d’unification conceptuelle. Il ne vise pas à prédire des phénomènes nouveaux, mais à éprouver la cohérence d’un principe unique sous-jacent à la diversité du réel. Sa « falsifiabilité » n’est pas empirique, mais logique : une contradiction interne, ou une incapacité à rendre compte des phénomènes observables, suffirait à l’invalider.
Cette exigence de cohérence interne constitue la forme la plus stricte de falsifiabilité possible pour une ontologie générative : si un seul domaine du réel ne peut y trouver place sans contradiction, l’édifice entier doit être révisé.
C’est donc un modèle conceptuel heuristique : une manière de penser le réel à partir de sa dynamique la plus simple, pour en tester la puissance explicative et la portée transversale. Il ne cherche pas à être « vrai » au sens dogmatique, mais à fonctionner — à engendrer, relier et clarifier les phénomènes. La « puissance générative » n’est pas ici une métaphore, mais un critère opératoire : plus le modèle éclaire, unifie et anticipe sans contradiction, plus il se rapproche du réel qu’il cherche à décrire.
Attributs de la Substance du Réel
Ici le terme « substance » n’est pas employé dans son sens métaphysique traditionnel, mais comme désignation neutre de ce qui demeure à travers toute transformation. CELA n’est pas un dogme ontologique, mais un cadre heuristique pour penser la continuité du réel au-delà de ses formes phénoménales.
Pour sa part le terme « exister » ne désigne pas nécessairement l’existence empirique d’un objet perçu, mais l’être du phénomène lui-même : percevoir un changement, c’est déjà être en présence d’une différence effective. Cette différence n’est pas un objet, mais un acte d’être — le plus minimal possible. C’est de cet acte d’être du changement que découle la substance du réel.
Désignant « ce qui existe en soi », incluant Dieu, les dieux, les éléphants qui portent la Terre sur leur dos — pour autant qu’ils existent —, la substance du réel doit tout inclure pour que cette entreprise puisse être menée à bien. Cela ne présuppose pas son unité au sens d’un dogme, mais l’adopte comme hypothèse minimale : si quelque chose échappait à CELA, alors ce quelque chose existerait en soi, et devrait être intégré à son tour. Autrement dit, l’unité n’est pas postulée comme vérité absolue, mais comme point de départ de cohérence à éprouver.
- Seule : Par définition, rien d’existant ne peut être autre ou extérieur à CELA. On pourrait supposer qu’elle se compose de plusieurs sous-substances, mais nous en ferons l’économie puisque toute distinction réelle devrait encore appartenir à CELA.
- Éternelle : Seule, non créée, sans début ni fin, elle n’est pas soumise à un temps externe ; elle est nécessairement la source de ce que nous appelons le temps.
- Indivisible : Seule et éternelle, elle ne peut être séparée, sans quoi quelque chose d’autre devrait en distinguer les parties. On pourrait invoquer un vide ontologique, mais le vide, s’il « est » en quelque manière, appartient encore à l’être ; et s’il n’est pas, il ne peut séparer quoi que ce soit. On ne peut non plus écarter l’idée d’une division sans séparation par des parties aux natures distinctes, mais nous en ferons l’économie, car quelles que soient leurs natures, elles devraient encore être celles de CELA. Cette indivisibilité n’exclut pas la différenciation : les distinctions ne sont pas des coupures, mais des variations internes du même champ d’être. Autrement dit, CELA n’est pas un bloc homogène, mais une unité fluide, capable d’onduler et de se structurer sans se rompre, comme un continuum auto-modulant. Les pluralités, les formes et les consciences n’en sont pas des fragments, mais des expressions locales de la même totalité. Ainsi, l’unité véritable n’est pas uniformité, mais cohérence interne sans discontinuité.
- Continue : Éternelle et indivisible, elle ne comporte aucune rupture ni interruption : son être est un.
- Sensible : Sensible à elle-même sans quoi aucune perception consciente ne serait possible. Ce n’est pas une simple déduction, mais une conséquence : le principe d’immanence (ρ·C = k) suffit à l’imposer. Si le réel se maintient par équilibre interne, il doit être à la fois fini et sensible : fini, car une grandeur infinie rendrait le produit indéfini et détruirait la mesure ; sensible, car une différenciation nulle l’annulerait. Ainsi, la sensibilité n’est pas un ajout, mais la forme minimale par laquelle la substance se mesure et se reconnaît en elle-même ; la perception n’est pas contingente, elle est la structure même du réel.
- Dynamique : Sans dynamisme, aucune perception ne serait changeante. Le dynamisme de CELA n’est pas un devenir dans le temps, mais l’acte même par lequel temps et espace surgissent comme formes de son déploiement. Le temps n’existe pas avant ce déploiement : il en est la mesure interne. Le changement n’a donc pas de cause, il est la forme minimale de l’être lui-même — ce par quoi il y a quelque chose plutôt que rien.
- Intelligible : Sensible à elle-même, elle peut se concevoir ; ce qui se manifeste à soi peut être pensé. Ce n’est pas ici une déduction, mais un prolongement du choix précédent : si CELA peut se sentir, elle peut aussi se comprendre, au moins de façon implicite. Cette intelligibilité n’ajoute rien à la substance, elle en exprime simplement la clarté interne.
- Finie : Intelligible, elle forme tout dans des limites. Ce n’est pas une simple déduction, mais une déduction du principe d’immanence (ρ·C = k). Pour que k reste constant et mesurable, ρ et C doivent demeurer définies et finies : si l’une devenait infinie (ou indéfinie), le produit divergerait ou tomberait dans l’indétermination (∞·0), et l’immanence s’effondrerait. La finitude n’implique pas un bord extérieur : elle désigne une totalité sans dehors, comme une surface de sphère, intégralement mesurable depuis elle-même. C’est la condition de stabilité et de connaissance interne du réel.
- Immanente : Désignant tout ce qui existe, CELA doit porter son principe en elle-même : états d’être, cause de tout. Cette immanence n’est pas une exclusion de la transcendance, mais sa réintégration dans l’être : rien n’existe hors de CELA, y compris ce que l’on nomme transcendant.
J'en déduit donc que la substance du réel est seule, éternelle, indivisible, continue, sensible, dynamique, intelligible, finie et immanente — nature psycho-physique du réel, à la source de tout phénomène physique et psychique.
Vous n'êtes pas d'accord ? Je vous rassure, c'est normal ! Depuis des millénaires, les débats métaphysiques s’affrontent sans parvenir à un accord sur ce qui est le plus raisonnable ou le plus logique. La question, pourtant, n’est peut-être pas de savoir quelle conception est la plus rationnelle, mais laquelle engendre le mieux le monde tel qu’il se manifeste.
Le véritable test d’une ontologie n’est pas sa conformité à nos idées, mais sa puissance générative : quels attributs de la substance rendent le mieux compte de ce que l'on observe ? C’est à cette mise à l’épreuve que nous allons maintenant soumettre CELA.
Produits Physiques
Pour comprendre ce qui va suivre, il est nécessaire de saisir la notion de dimension spatiale. Nous vivons dans un monde à trois dimensions (3D, ex. : m³), où tout objet possède une longueur, une largeur et une hauteur. Par exemple, une boîte peut être décrite par ces trois mesures. Un espace à une dimension (1D, ex. : m ou m¹) peut être imaginé comme une ligne droite, comme une règle. Un espace à deux dimension (2D, ex. : m²) correspond à une surface plane, comme une feuille de papier. Notre cerveau perçoit naturellement ces trois dimensions grâce à la vision et au mouvement, ce qui nous permet de naviguer dans le monde. Dans des contextes scientifiques ou philosophiques, la notion de dimension peut s’étendre à des idées plus abstraites : une quatrième dimension (le temps) ou même des dimensions théoriques au-delà de notre perception ordinaire.
Représentons-nous la substance du réel dans son état le plus simple imaginable et voyons comment cet état se complexifie et quels sont les produits et notions physiques naissant de cette complexification. L'état le plus simple imaginable est celui où toute la substance du réel (notée CELA) est dans un état de densité extrême. Statique dans cet état de densité je l'illustre comme un point dans une configuration sans étendue spatiale discernable.:
Symbole de CELA — Densité maximale
Résumé : Symbole de CELA — Densité maximale.
Mais par sa propriété d'être dynamique en substance, CELA ne pourrait demeurer dans cet état statique. elle doit s'étendre. Si elle le fait sur un axe dimensionnel, elle forme une ligne. Sur deux axes, une surface. Sur trois axes, un volume. Mais pourquoi pas quatre axes ? Ou cent ? A priori la substance devrait s'étendre sur tous les axes dimensionnels utiles pour réduire le plus directement son état de densité, ou si vous préférez, pour occuper au plus vite le maximum de volume. Soit entre cinq et six axes selon le calcul de variation du volume de l'hypersphère selon son nombre de dimension :
Volume d’une hypersphère selon la dimension — Densité minimale de CELA
Résumé : Volume d’une hypersphère selon la dimension — Densité minimale de CELA.
Voyons si cet indice de 5 ou 6 axes nous sera utile. Partant d'un état de densité maximale illustré comme un point, imaginons que CELA s'étend sur un axe dimensionnel :
Espace spatial et temporel à une dimension — Première extension de CELA
Résumé : Espace spatial et temporel à une dimension — Première extension de CELA.
Toutes ces notions physiques — accélération, vitesse, distance et temps — procèdent de l’exploitation d’un même axe dimensionnel fondamental. Pourquoi y inclure le temps ? Parce que sans temps, CELA ne pourrait se déployer : elle demeurerait dans un état de densité maximale, sans actualisation possible. Cela signifie que cette première dimension, à la fois spatiale et temporelle, ne correspond pas à l’une de nos dimensions euclidiennes (x, y, z) ni à une dimension de la relativité (3 spatiales + 1 temporelle). Nos dimensions usuelles d’espace et de temps ne peuvent être que des produits dérivés des dimensions fondamentales — des effets de la dynamique interne de CELA.
Comme CELA existe en tout point de l'espace spatial et temporel qu'il génère, et que cet espace est fini mais rempli en totalité par cette substance, nous pouvons représenter chaque portion d'espace comme composée de multiples points de CELA. Ces points ne sont pas isolés, mais en interrelation permanente.
Complexification dimensionnelle — de 1D à 5D
Résumé : Passage de la ligne (1D) au volume (3D), aux forces (4D) puis à l’énergie (5D) par exploitation d’axes supplémentaires.
Maintenant, comme nous savons qu’il y a moins de volume en 1D qu’en 5D, imaginons que pour réduire la densité notre ligne de point passe progressivement de 1D à 5D. Cela va produire des interactions, des tensions internes, des échanges dynamiques, bref : des effets. Nous pouvons représenter cette complexification comme une construction progressive de structures, chaque niveau exploitant davantage d'axes dimensionnels :
- 1D : une ligne faite de points. L'interaction entre les points sur cette ligne donne naissance à des notions comme distance, vitesse, ou accélération.
- 2D : une surface faite de lignes de points. Les lignes interagissent dans cette surface, donnant lieu à des ondes, à la pression, ou aux premières formes de structure spatiale.
- 3D : un volume constitué de surfaces interactives. Ici apparaissent des notions comme volume, masse (vue comme pression exercée sur une distance), et les bases de la densité matérielle.
- 4D : un hyper-volume dans lequel les volumes 3D (axes 1-2-3, 1-2-4, 1-3-4 et 2-3-4) interagissent sur trois dimensions supplémentaires. Cette mise en relation dynamique de masses engendre des forces.
- 5D : les forces, lorsqu'elles agissent sur des distances dans un hyper-volume, donnent naissance à l'énergie, vue comme force exercée sur une distance.
Autrement dit, à chaque niveau d'interaction entre structures dimensionnelles, de nouvelles notions physiques émergent naturellement. Les relations fondamentales de la physique nous indiquent que toutes se classent aux dimensions indiquées, et chaque notion (ex: force, énergie) naissant bien de l'exploitation de ce nombre d'axes dimensionnels.
Tableau des correspondances dimensionnelles — Hiérarchie des amplitudes de CELA
Résumé : Tableau des correspondances dimensionnelles — Hiérarchie des amplitudes de CELA.
Ainsi, chaque grandeur physique se situe à un niveau dimensionnel axial. Par exemple, la force est au niveau D⁴ car :
F = m a avec m ≈ D³ et a ≈ D¹,
d’où D³ × D¹ = D⁴.
De même, l’énergie est au niveau D⁵ car
E = m c² et c ≈ D¹,
donc D³ × (D¹)² = D⁵.
Alors pourquoi la vitesse, qui désigne un rapport entre distance et temps (v = d / t), n’est-elle pas de dimension zéro ? C’est qu’il s’agit ici de dimensions axiales. Combien faut-il d’axes pour indiquer une accélération, une vitesse, une distance ou un temps ? Il n’en faut qu’un. Donc, toutes ces notions — distance, temps, vitesse et accélération — ne peuvent être que de dimension 1. Elles exploitent toutes un seul et même axe génératif : celui qui ouvre simultanément l’étendue spatiale minimale et le flux temporel élémentaire.
Ce premier axe (D¹) n’est donc pas purement spatial, mais aussi temporel : sans temps, CELA ne pourrait se déployer ni manifester le changement qu’elle contient en puissance. Les « dimensions axiales » ne décrivent pas des grandeurs physiques mesurables, mais des degrés d’actualisation ontologique. Les dimensions physiques (L, T, M) appartiennent à l’ordre phénoménal ; les dimensions axiales, elles, décrivent le processus par lequel ces grandeurs deviennent possibles. Elles sont orthogonales au sens mathématique, mais non au sens causal. La manière dont ces axes engendrent les dimensions de la physique et de la relativité est détaillée dans les pages consacrées à la Physique Ainsi les dimensions axiales ne remplacent pas les dimensions physiques.
Bien que d’une simplicité déroutante, ce classement des notions physiques est inédit en science. En effet, dans la pratique scientifique, la « dimension » est descriptive, non générative : elle sert à caractériser les unités dans lesquelles une grandeur est mesurée, selon une logique statique et classificatoire. Rien de comparable à la hiérarchie des dimensions axiales, où chacune engendre la suivante par intégration. Mon approche est donc axiogénétique (chaque axe naît d’un principe), tandis que la physique est paramétrique (chaque dimension décrit un paramètre mesurable).
Prédiction générale. Toute loi physique valide respecte une cohérence axiale : les niveaux dimensionnels des grandeurs qu’elle relie s’accordent selon des règles de composition fixes. Lorsque deux grandeurs se combinent, leurs niveaux s’additionnent : D(X·Y)=D(X)+D(Y) ; lorsqu’elles se rapportent, leurs niveaux se soustraient : D(X/Y)=D(X)-D(Y) ; lorsqu’une grandeur est portée à une puissance, son niveau est multiplié : D(Xⁿ)=n·D(X). Les dérivées ou intégrales ne changent pas la nature de la grandeur — elles déplacent simplement la projection du phénomène sur un axe de variation donné (spatial ou temporel). Ainsi, la vitesse v = ∂d/∂t exprime une variation d’ordre un sur un axe d’ordre un (D(v)=D(d)=D(t)=1), et non une réduction de dimension : elle conserve le même degré axial tout en changeant de mode d’expression du mouvement.
Falsifiabilité. Cette prédiction est testable : l’existence d’une loi physique confirmée par l’expérience mais dont les grandeurs ne s’ordonneraient pas selon ces règles — c’est-à-dire où le total axial ne se conserverait pas, ou où une grandeur ne pourrait recevoir un niveau sans contradiction — invaliderait le modèle. À l’inverse, plus les équations fondamentales s’y rangent sans exception et confirment ces relations d’addition et de cohérence axiale, plus l’hypothèse gagne en pouvoir explicatif. En d’autres termes : toute loi du réel doit pouvoir se formuler dans la continuité du même axe génératif, sans discontinuité ni saut de niveau — sinon, elle décrirait un monde autre que le nôtre.
Ainsi donc, en s’étendant, CELA ne produit pas seulement de l’espace : elle engendre des lois, des dynamiques, des structures. Ce point est crucial : les lois physiques ne sont pas extérieures à la substance, mais sont les effets mêmes de son déploiement dimensionnel. C’est pourquoi chaque nouvelle dimension axiale exploitée par CELA donne naissance à de nouvelles notions — et, ultimement, à notre réalité physique.
Ceci dit, il est clair que nous ne vivons pas dans ces espaces dimensionnels. Il serait plus juste de dire que nous en sommes faits, ainsi que l’espace-temps dans lequel nous vivons. Nous y reviendrons dans les pages consacrées à la physique. Mais pour l’instant, plutôt que de tenter d’imaginer à quoi ressemblerait une substance s’étendant sur de multiples dimensions à la fois spatiales et temporelles, voyons quels en sont les produits psychiques.
Produits Psychiques
Si tout ce qui existe procède d’une seule et même substance — nommée ici CELA — il ne peut exister de sujet réellement séparé de l’objet, ni de “percevant” extérieur à la réalité. Ce que nous appelons conscience n’est pas une entité distincte, mais une modalité particulière d’organisation de cette même substance. Autrement dit, la conscience ne se surajoute pas à l’univers : elle en est une propriété émergente, issue du déploiement progressif de CELA selon des axes de complexification déterminés.
Partant de notre certitude minimale — la perception de quelque chose (notée qqch) de changeant — nous pouvons aborder la perception consciente comme un produit, non pas d'une matière indépendante, mais de cette même substance unique que nous avons vue engendrer l'espace, le temps et les lois physiques.
En appliquant au domaine perceptif la même méthode que celle utilisée pour les produits physiques, on peut supposer que la perception émerge elle aussi d’une complexification progressive selon certains axes. Le tableau suivant, bien que schématique, propose une ébauche de cette progression : à chaque nouvel axe perceptif correspond la naissance d’une structure supplémentaire de discernement.
Tableau des perceptions ontologiques — Genèse du ressenti conscient
Résumé : Tableau des perceptions ontologiques — Genèse du ressenti conscient.
Ainsi comprise, la perception consciente est une construction dynamique. Elle résulte d’une série d’opérations différentielles, chacune fondée sur la reconnaissance d’une différence perceptible et organisée selon un axe spécifique. Ces discernements structurent à la fois notre expérience du monde extérieur et celle du monde intérieur : ils constituent les mécanismes par lesquels CELA, à travers nous, se distingue, s’explore et se reconnaît.
La progression D¹–D⁸ est de nature ontologique, non simplement descriptive ou fonctionnelle. Elle ne représente pas une opération du mental humain, mais la structure du réel en acte. La cognition humaine ne fait qu’en réfléchir le fonctionnement, car elle en est une expression locale. Autrement dit, l’ontologie génère la cognition, et non l’inverse.
La conscience (D⁵) n’est pas « produite » au sens causal, mais émerge du premier rapport réflexif complet du champ de CELA à lui-même. D⁵ désigne le seuil ontologique où la perception devient simultanément perçue et percevante — la forme minimale de la conscience. Ce n’est donc pas une causalité externe, mais une auto-configuration nécessaire du système lorsqu’il atteint la réflexivité complète.
Selon moi, la conscience, en D⁵, ne crée pas la liberté ; elle la révèle. Le libre arbitre n’est pas une rupture dans la nécessité, mais sa réflexion interne : la capacité de CELA, à travers nous, de discerner et de choisir parmi ses propres possibles. Ce que nous nommons “choix” n’est pas l’annulation d’une cause, mais la prise de conscience d’une bifurcation déjà contenue dans la dynamique du réel. Ainsi, liberté et nécessité ne s’opposent pas : elles coïncident au point où la conscience devient capable de reconnaître sa propre loi d’action.
De cette structure, il découle que la perception implique nécessairement l’existence, mais que l’inverse n’est pas vrai. La perception de percevoir — formulée comme (qqch ressent qqch) — est constituée d’éléments moins complexes que la perception d’exister — (l’être qqch). En regroupant les deux premiers éléments ((qqch ressent) qqch), on montre que percevoir implique être ; mais pour établir l’inverse, il faudrait décomposer l’être qqch, lequel peut aussi bien désigner un objet ((ressent qqch) qqch) qu’un sujet ((qqch ressent) qqch). Ainsi, selon la manière dont on combine et recombine les éléments d’une même perception, on passe d’une vérité à une autre, sans que ces vérités soient immédiatement réductibles l’une à l’autre. Le tableau suivant illustre cette logique combinatoire.
Compositions réflexives du ressenti — Genèse de la conscience interne
Résumé : Compositions réflexives du ressenti — Genèse de la conscience interne.
En manipulant les éléments de base du perçu (qqch, ressent, être), on retrouve les principales notions de l’univers du discours ontologique — existence, conscience, percipience, etc. Cette même méthode peut s’appliquer à d’autres domaines d’expérience : par exemple, à l’adverbe “intense” dans le champ thermique. On y retrouve alors des correspondances structurales entre notions physiques, perceptives et linguistiques.
Correspondances psychiques — Physique, Perception et Thermique
Résumé : Correspondances psychiques — Physique, Perception et Thermique.
Ce tableau met en évidence ces correspondances dans l’univers du discours thermique. Il illustre comment un même schéma de complexification peut se manifester à travers des ordres différents : le physique (amplitude, pression, énergie…), le psychique (intensité, sensation, relation…) et le linguistique (intense, chaud, chauffant…). Ces correspondances ne relèvent pas d’une simple analogie entre langage et monde, mais d’une homologie ontogénétique : le langage, en sa structure même, procède du même mouvement d’auto-différenciation que le réel qu’il exprime. Autrement dit, le langage n’imite pas la réalité — il en émerge, comme une forme réflexive de son organisation interne.
Cette convergence suggère que le réel possède une double nature psycho-physique, où le mental et le matériel ne sont que deux expressions d’une même trame de différenciation. Bien que je formule certaines hypothèses quant aux produits physiques du huitième axe, elles demeurent non démontrées et n’ont donc pas leur place ici. Leur nécessité, toutefois, découle directement de la continuité du modèle : chaque nouvel axe, en intégrant les précédents, engendre un niveau supérieur de cohérence.
Mais toute la terminologie est-elle réellement conditionnée par ces huit paliers ? Je pourrais en donner d’autres exemples (D2 : juste ⟶ le juste ou juge ⟶ juger ⟶ jugable ⟶ justice ⟶ judiciaire ⟶ judicieusement), mais la meilleure façon que je connaisse de le montrer reste encore dans l’usage d’un néologisme. Par exemple :
Gradient sémantique de « bob » (D2–D8)
- D2 — bob (sensation)
Qualité immédiate : qualificatif direct exprimant une propriété sensible ou un état perçu.
Exemple : une ambiance bob. - D3 — Bob (Configuration objet/sujet)
Entité individuelle : instance particulière incarnant la qualité « bob ».
Exemple : ce Bob-là manifeste l’essence du bob. - D4 — bober (transition)
Action / processus : acte de manifester le bob, de produire ou d’opérer selon cette qualité.
Exemple : il bobe dès qu’il s’exprime. - D5 — bobant (relation)
Processus en cours : ce qui manifeste la qualité de manière dynamique et interactive.
Exemple : une présence bobante. - D6 — bobisme (principe)
Principe opératoire : archétype structurant à l’origine des manifestations bobiques.
Exemple : le bobisme n’est pas une idéologie, mais la loi interne du bob. - D7 — bobeur (système)
Organisation du principe : système opérant ou agent structurant le principe bobique.
Exemple : le bobeur réalise et systématise le bobisme. - D8 — bobment (contexte)
Champ d’expression : contexte ontologique ou mode global dans lequel le bob s’exprime.
Exemple : agir bobment = agir dans le champ du bob.
Il ne faut pas croire que cette classification ne s’applique qu’aux langues européennes. Le schéma D1 → D8 ne repose pas sur l’existence d’une chaîne de dérivations lexicales dans une langue donnée, mais sur un principe conceptuel : chaque « dimension » perceptive ajoute un niveau de structuration — intensité, relation, système, contexte, etc. En français ou en anglais, la morphologie rend ces étapes visibles par des dérivations (juste → justice → judiciaire → judicieusement). Mais dans les langues isolantes ou agglutinantes, ces mêmes étapes peuvent être exprimées par des mots distincts ou des constructions syntaxiques, sans que la logique conceptuelle change. Ainsi, les correspondances linguistiques proposées ici n’ont pas valeur de loi universelle : elles servent d’illustrations heuristiques de la cohérence interne du modèle.
Par exemple, en chinois ou en japonais, la progression existe, mais elle se réalise souvent par composition lexicale ou par particules et adverbes plutôt que par suffixation. Ce qui varie, c’est le support grammatical, non la logique de passage d’un axe dimensionnel à un autre.
Ce modèle n’affirme pas une vérité a priori : il propose une cohérence à mettre à l’épreuve. Qu’on en fasse l’étude — si l’analyse comparative des langues venait à montrer que cette hiérarchie n’existe pas, il faudrait en conclure que le modèle décrit non pas la structure du Réel, mais seulement la structure de notre pensée du Réel. Sa falsifiabilité linguistique en fait un instrument de vérification, non de croyance : plus les langues naturelles confirment cette progression sans exception, plus l’hypothèse axiale se renforce.
Ceci dit,le huitième niveau revêt une importance particulière pour la résolution de problèmes. Par exemple : vous voudriez avoir plus chaud ? Voici les solutions :
Résumé : Combinaisons dimensionnelles — Perception Thermique et Ontologique.
Combinaisons dimensionnelles — Perception Thermique et Ontologique
Enfin, les méthodes ou attitudes qui nous attirent le plus, qu’elles soient pratiques ou spirituelles, reflètent l’usage que nous faisons de nos facultés de septième niveau — celles qui régulent la cohérence et la hiérarchisation de nos propres systèmes internes.
Origine des mentalités spirituelles
À mesure que CELA se complexifie et que les perceptions s'organisent selon des dimensions croissantes, certaines combinaisons récurrentes donnent naissance à des facultés perceptives systémiques de septième niveau. Ces facultés ne sont pas arbitraires : elles résultent de la combinaison de deux types de perceptions fondamentales, et donnent lieu à trois sensibilités spirituelles distinctes, que l'on retrouve dans toutes les cultures, sous des formes variées : opératoire, relationnel et structurel.
Typologie des perceptions — Sens opératoire, relationnel et structurel
Résumé : Typologie des perceptions — Sens opératoire, relationnel et structurel.
Chaque voie d'accès au niveau systémique (D7) s'appuie sur un duo de dimensions inférieures, formant un style particulier de discernement du réel. Ces styles ne sont pas uniquement cognitifs : ils impliquent une manière d'être au monde, une manière de ressentir les problèmes, d'y chercher des solutions, d'évaluer ce qui importe vraiment.
L'opératoire pense surtout en termes de valeur ou d'importance des principes, du savoir. Le relationnel, en termes de relations sensibles. Et opératoire, en termes d'objets et de sujets, d'actions, d'états, de statuts et d'avoirs. C'est ce qu'ils considèrent en premier lieu, ce à quoi ils accordent le plus d'importance, spirituellement parlant.
Ce sont des figures universelles de rapport au réel, enracinées dans la structure même de la conscience. Chaque culture, chaque tradition spirituelle peut les manifester sous des formes différentes, mais ces trois modalités — du principe, de la relation, de l’objet — se retrouvent partout où la conscience cherche à se comprendre elle-même.
Ceci étant dit, même si les trois sensibilités contemplent les mêmes réalités systémiques, ils ne les perçoivent pas à travers la même faculté. Ils n'en ont donc pas la même perception, ne sont pas sensibles aux mêmes problèmes, et n'envisagent pas les mêmes solutions. Un bel exemple de divergence réside dans le contenu de l'expérience mystique.
Sens 7D — Contenu de l’expérience mystique
Résumé : Sens 7D — Contenu de l’expérience mystique.
Relevant vraisemblablement d'une perception de CELA via l'interne, le contenu de cette expérience est largement conditionné par les perceptions de composition des trois sens spirituels de septième niveau du mystique selon sa mentalité. Tous les degrés de mélanges sont possibles, fondant toute sorte de doctrine. Par exemple, opératoire jugera que Dieu est dans tout que si sont sens relationnel est assez fort. Faute de cela, il présumera souvent que Dieu est extérieur à sa création...
Ces trois types ne s'excluent donc pas. Ils coexistent en chacun de nous à des degrés divers, mais une sensibilité tend souvent à dominer. Dans certains cas, une expérience intégrative peut équilibrer ces tendances, révélant une conscience plus vaste, capable d'embrasser les principes, les relations et les structures à la fois.
C'est cette conscience élargie que semblent suggérer certaines expériences mystiques profondes — mais aussi ce à quoi aspire toute démarche métaphysique complète : unifier les facettes spirituelles du réel dans une perception cohérente de CELA.
Genres spirituels
Nous avons vu comment trois sensibilités spirituelles fondamentales — opératoire, relationnel et structurel — émergeaient de la combinaison de dimensions perceptives dans le cadre du processus de complexification de CELA. Chacune de ces sensibilités peut à son tour se manifester selon deux polarités distinctes, que l'on peut nommer masculine et féminine, non pas au sens biologique ou social, mais dans leur fonctionnement perceptif et finalité spirituelle. Chaque sensibilité spirituelle (opératoire, relationnel, structurel) peut s'exprimer de deux manières :
Sens 7D et Polarité — Méthode et Objectif
Résumé : Sens 7D et Genre — Méthode et Objectif.
J'utilise les termes polarité masculine et polarité féminine pour désigner deux orientations perceptives et spirituelles fondamentales, indépendantes du sexe biologique mais statistiquement corrélées à celui-ci. Ces termes ne décrivent ni des rôles sociaux, ni des identités de genre, mais des manières de percevoir et d'agir dans le monde, Une personne peut, par exemple, être structurel dans sa mentalité, mais féminine dans son orientation spirituelle — ou encore, relationnel avec une double polarité masculine (relation > sensation) et opératoire dans un mode féminin (intensité > principe). Chacun d'entre nous semble posséder en lui une configuration particulière. Ce triangle des sensibilités et polarités façonne une part profonde de l'identité spirituelle. Il conditionne les résonances, les incompréhensions entre personnes, et les affinités spontanées avec certaines formes de savoir, d'art, d'action ou de foi.
Stabilité et singularité
La configuration spirituelle semble stable au cours d'une vie. On ne choisit pas sa mentalité dominante, ni ses polarités. Mais on peut apprendre à mieux se connaître, et surtout à reconnaître la logique et les forces des autres sensibilités, même si elles ne nous sont pas naturellement accessibles.
C'est cette diversité des types spirituels qui rend les collectifs humains si féconds — mais aussi si conflictuels. Chacun perçoit, ressent et juge selon une structure propre, souvent incomprise des autres.
Reconnaître les forces et faiblesses de son propre type spirituel, et tâcher d'honorer aussi ce que l'on ne perçoit pas bien, est sans doute l'une des tâches majeures de l’éthique et du cheminement spirituel.
Mais aucune ne peut prétendre à elle seule tout voir, tout comprendre, tout ordonner. L'union des types, dans le respect et l'écoute, est ce qui permet à la conscience collective d'approcher un peu mieux la totalité de CELA.
On ne les nomme pas de la même façon selon les époques ni selon les cultures, et on ne les exprime pas toujours à travers les mêmes institutions, symboles ou valeurs. Cependant, la présence de ces trois orientations de conscience devrait pouvoir être observée dans toute culture humaine, même si leur poids relatif varie.
Cette prédiction est falsifiable : si l’analyse comparative des traditions, des récits ou des systèmes de pensée révélait une humanité entièrement dépourvue de l’une de ces orientations, le modèle axial perdrait son universalité. À l’inverse, plus les études interculturelles en confirment la récurrence, plus l’hypothèse d’une grammaire spirituelle universelle gagne en crédibilité.
Ontologie et équilibre perceptif
Les grandes visions du réel — matérialisme, idéalisme, dualisme, monisme, etc. — ne sont pas des absolus, mais des configurations perceptives privilégiant certaines dimensions de l’expérience au détriment d’autres. Chaque esprit humain, en cherchant à comprendre le monde, pondère différemment ses axes de perception : ce déséquilibre fonde des ontologies partielles, cohérentes en elles-mêmes mais incomplètes dans l’absolu. Elles reflètent en grande partie la manière dont chaque esprit humain mobilise ses différents niveaux de perception.
- Principe et intensité (profil opératoire)
- Qualités sensibles et relations (profil relationnel)
- Objets, statuts et actions (profil structurel)
Lorsqu’un individu ou une culture fonde sa vision du réel sur une combinaison déséquilibrée de ces niveaux, il en résulte une ontologie partielle : cohérente dans son propre registre, mais incapable d’embrasser l’ensemble. À l’inverse, un usage assez équilibré de ces trois grandes orientations perceptives permet un exercice ontologique plus complet, qui ne repose ni sur une révélation, ni sur une spéculation, ni sur une croyance, mais sur une logique perceptive universelle, pour peu qu’elle soit mobilisée dans son intégralité.
Ainsi, la conscience n’est pas mortelle : elle est la condition même de toute existence perçue.