Conscience du Réel — Foire aux questions (FAQ) — Sylvain Lebel
FAQ
Cette foire aux questions rassemble les interrogations les plus fréquentes concernant la démarche présentée dans ce traité : son point de départ dans la perception du changement, l’idée d’une substance unique (CELA), la progression vers la complexité, ses liens avec les sciences, et les différentes façons dont nos sensibilités (1+6, 2+5, 3+4) en interprètent la nature. Elle offre des éclaircissements pour aider à mieux situer ce modèle et comprendre ses enjeux.
1. Origine et méthode
Pourquoi partir de la perception du changement ?
Parce qu’avant toute idée d’espace, de temps ou de matière, il reste une évidence immédiate : quelque chose varie. Même si tout était illusion, l’illusion elle-même se manifeste par une variation. Cette variation constitue le point d’ancrage minimal pour raisonner.
Comment sais-tu que cette perception n’est pas déjà une interprétation ?
Toute perception implique un discernement, mais ce discernement peut être extrêmement simple : il suffit de distinguer « le même » et « l’autre ». À partir de ce contraste minimal, tout le reste peut se construire.
Ton point de départ suppose-t-il déjà la conscience ?
Non : il ne suppose pas une conscience réflexive, mais une sensibilité primitive : la simple capacité à être affecté par une différence, avant toute pensée.
2. Substance unique
Pourquoi supposer qu’il existe une seule substance ?
Parce que percevoir un changement implique qu’une même chose passe d’un état à un autre. Si, à chaque instant, ce qui changeait était autre et sans lien, il n’y aurait aucune continuité : donc rien à percevoir comme « changement ». Le changement suppose la permanence d’un substrat unique à travers la variation. C’est ce que j’appelle CELA : une seule substance, dynamique et indifférenciée.
Comment nommes-tu cette substance ?
Je la nomme CELA (ou THAT en anglais), pour éviter les confusions avec des termes religieux ou scientifiques traditionnels.
Est-ce une substance matérielle ou spirituelle ?
Ni l’un ni l’autre. Ces catégories apparaissent plus tard. CELA est la matière première du réel, avant toute distinction.
3. Cette substance est-elle Dieu ?
Cette substance, c’est Dieu ?
Elle peut être perçue comme « Dieu », mais seulement selon l’une des trois sensibilités fondamentales. Ces sensibilités ne correspondent pas aux idéologies politiques actuelles : ce sont trois combinaisons perceptives fondamentales :
- (3+4) Conservateur : perçoit la stabilité, l’ordre, l’Être.
- (2+5) Socialiste : perçoit la relation, l’interdépendance.
- (1+6) Libéral : perçoit la valeur, les principes, la liberté créatrice.
Ainsi :
- Le (3+4) voit dans la substance une source ordonnatrice : il l’appelle « Dieu ».
- Le (2+5) y voit un tissu relationnel vivant et immanent.
- Le (1+6) y voit un principe créateur et une diversité de valeurs.
Ces trois approches sont toutes valides mais partielles. La vision la plus complète les intègre toutes.
La substance n’est ni personnelle ni intentionnelle. Elle n’est pas objet de culte : il s’agit d’une tentative de décrire le réel au plus fondamental.
4. Méthode et langage
Pourquoi inventer des mots comme « spation » et « transion » ?
Parce que les mots existants sont chargés d’idées préconçues. Les termes nouveaux permettent de désigner des concepts qui n’ont pas encore d’équivalent et d’éviter la confusion avec des notions anciennes.
Comment éviter la circularité (« le changement change ») ?
En construisant un enchaînement :
- Densité extrême
- Expansion
- Apparition de dimensions
- Interactions
- Émergence de structures
- Complexification croissante
5. Complexification et émergence
Pourquoi CELA se complexifie-t-il ?
Parce qu’une concentration infinie est instable : la dynamique de CELA tend à réduire sa densité par expansion. De cette expansion naissent des dimensions, puis des structures.
Comment passe-t-on du changement à la matière et à la conscience ?
En suivant un chemin :
- État simple : densité extrême
- Expansion : apparition d’axes dimensionnels
- Interactions : stabilisation de structures
- Organisation : systèmes complexes
- Émergence : sensibilité et conscience
6. Relation avec les sciences
Ton modèle se substitue-t-il à la science ?
Non : il ne remplace pas la science, il propose un cadre conceptuel en amont. Là où la science mesure, calcule et prédit, ce modèle cherche à donner un socle d’intelligibilité.
Peux-tu formuler des prédictions vérifiables ?
Oui. Par exemple : une convergence extrême de fermions pourrait produire une énergie supérieure à celle investie (phénomène de « pincement par inflaréaction »). Ceci est testable.
7. Limites et portée
Que devient la responsabilité individuelle si tout vient d’une seule substance ?
Chaque être est une expression locale de cette substance. Cela ne supprime pas la responsabilité : elle devient un rapport à la dynamique commune.
Ton modèle explique-t-il le mal et la souffrance ?
Oui : ils apparaissent comme des tensions ou résistances dans un processus de transformation. Ils ne sont pas voulus : ils émergent naturellement dans la dynamique.
8. Applications et prolongements
À quoi peut servir ce modèle ?
- Comprendre autrement l’univers et la place de la conscience
- Inspirer de nouvelles hypothèses scientifiques
- Proposer une architecture pour une IA consciente (percevant le changement et pas seulement des données)
- Offrir une base commune pour rapprocher les approches scientifiques, philosophiques et spirituelles
9. Mathématiques et discernement
Comment tes niveaux de discernement se relient-ils aux mathématiques ?
Les mathématiques sont vues comme une extension des structures de discernement. Les niveaux perceptifs (1 à 6) sont la source première des catégories logiques et des relations qui sont ensuite formalisées.
Pourquoi fonder la logique sur le discernement plutôt que sur la théorie des ensembles ?
Parce que la théorie des ensembles suppose déjà des objets définis, alors que le discernement part de la capacité à distinguer. Il est plus fondamental.
10. Expériences subjectives et mystiques
Ton modèle prend-il en compte les expériences mystiques ?
Oui, ces expériences sont comprises comme des modes particuliers d’accès au changement, chacun privilégiant l’une des trois sensibilités (1+6, 2+5, 3+4).
11. Implications éthiques
Ton modèle implique-t-il une morale ?
Pas une morale imposée, mais une orientation : tendre vers l’équilibre entre les trois sensibilités. Ce qui permet de sortir des excès propres à chaque mode isolé.