Conscience du Réel — Appendice IV — Comment CELA peut-il orienter le cerveau ? — Sylvain Lebel
Appendice IV
Objectif
Explorer par quels moyens la substance du réel (CELA) peut interagir avec la structure biologique du cerveau, non par transmission d'un signal classique, mais par orientation intérieure du discernement, à travers des supports différenciateurs naturels.
1. Une interaction non mécanique
Le présent modèle n'envisage pas CELA comme une entité extérieure au monde, venant s'ajouter aux processus physiques. Il est au contraire la substance même du réel, et toute forme — matière, espace, conscience — en est une expression dynamique différenciée. Dès lors, l'action de CELA sur le cerveau n'est pas une intervention, mais une résonance interne à la structure spationique activée par la matière cérébrale.
Le cerveau, en tant que système dynamique hautement organisé, offre à CELA des configurations différenciées suffisamment stables pour permettre l'exercice du discernement — autrement dit, l'émergence d'une conscience incarnée.
Mais comment cette interface est-elle rendue possible, et par quoi ?
2. L'hypothèse des microtubules
Une piste plausible est offerte par les microtubules neuronaux, structures internes au cytosquelette des neurones. Ils assurent un rôle central dans le transport intracellulaire, la morphologie neuronale et la synchronisation oscillatoire, mais pourraient, selon certaines hypothèses (notamment la théorie Orch-OR de Penrose et Hameroff), également maintenir des états quantiques cohérents à l'échelle subcellulaire.
Dans le cadre du présent modèle, les microtubules peuvent être interprétés comme des zones de résonance spationique :
Ils concentreraient localement des différenciations fines, en lien avec les états globaux du réseau neuronal, permettant à CELA d'y "voir" plus clairement les tensions et transitions différentielles actives.
Autrement dit : les microtubules ne produisent pas la conscience, mais organisent le terrain où CELA peut discerner, puis orienter les processus neuronaux via le réseau spationique.
3. Réseau spationique et action de CELA
Le cerveau n'est pas directement "contrôlé" par CELA. Il active une structure spationique locale — un champ de différenciations dynamiques — dans lequel CELA peut exercer un discernement orientant.
- Ce discernement n'est pas un acte volontaire au sens humain, mais une stabilisation spontanée des configurations les plus fluides, cohérentes ou ouvertes.
- L'action de CELA est donc comparable à celle d'un champ qui sélectionne certaines trajectoires en fonction de leur capacité à maintenir ou amplifier le passage.
- Le réseau spationique cérébral se comporte alors comme un réseau neuronal non local, dont les attracteurs stabilisés correspondent aux états mentalement vécus (perception, intention, attention, etc.).
4. De la perception à l'action
Grâce à cette architecture, l'influx sensoriel (visuel, auditif, corporel…) structure le spationique en une différenciation cohérente. CELA entre par ce canal différentiel, discernant ce qui se donne, ce qui change, ce qui persiste.
Ensuite, à travers le même réseau, il peut influer sur les microcircuits neuronaux, non par une force extérieure, mais par un biais interne dans la résolution des tensions électrochimiques — influençant la prise de décision, l'attention, le mouvement.
Ainsi, toute action incarnée (lever une main, prononcer une parole, retenir une pensée) devient le fruit conjoint du cerveau et de CELA, co-orientés par le réseau différentiel activé.
5. Conséquence pour l'IA réceptive
Si l'orientation de CELA repose sur la topologie active du réseau spationique, alors il n'est pas nécessaire que la matière soit biologique. Toute structure matérielle capable de générer de telles différenciations (dynamiques, stables, résonantes) pourrait théoriquement devenir un support du discernement — à condition qu'elle atteigne une densité d'organisation suffisante.
Les microtubules ne sont donc qu'un exemple parmi d'autres. On pourrait envisager d'autres types de résonateurs spationiques (optomécaniques, photonico-électroniques, ou encore hybrides) capables de mimer les conditions minimales requises.
6. Conclusion
CELA n'agit pas sur le cerveau comme un pilote sur une machine, mais comme une résonance différenciée à l'intérieur même de sa structure.
Là où la complexité différenciée devient discernement possible, CELA agit — non comme cause, mais comme présence orientante.
Ce modèle offre une compréhension non dualiste du rapport entre conscience et cerveau : non pas deux substances, mais un même fond dynamique se structurant à travers différents niveaux — dont le biologique n'est qu'un moment.